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Les prisons bruxelloises en mauvaise santé


Les prisons sont régulièrement à la une de nos journaux, le plus souvent pour évoquer une grève du personnel, la surpopulation, la vétusté des lieux, nos prisons sont en mauvaise santé, tout le monde le sait.

Mais qu’en est-il de la santé en prison ? Comment va-t-elle ?

En Belgique, c’est la Justice qui organise les soins de santé des détenus. Dans les faits, c’est un peu comme aller chez le boulanger se faire couper les cheveux.

Ce manque d’indépendance des équipes soignantes peut provoquer des conflits de double loyauté (j’agis au bénéfice de qui ? de mon employeur qui donne priorité à la sécurité et qui limite fortement mes dépenses ou pour le bien de mon patient ?) mais aussi un faible accès aux soins pour les détenus. Selon la loi, l’incarcération se limite uniquement à la privation de liberté mais la réalité est toute autre.

Le volet « soins » est partiellement pris en charge par les équipes en place. La Justice n’investit pas suffisamment la santé en prison et par conséquent ne donne pas aux équipes les moyens de répondre aux besoins spécifiques des détenus. Manque de personnel, manque de formation, manque en tous genres, etc.

Aujourd’hui, pour ne citer que cela, les médecins subissent 7 mois de retard de salaire et les détenus doivent payer eux-mêmes quasi tous les produits pharmaceutiques ne nécessitant pas une prescription.

Quant au volet « promotion de la santé  », il n’est pratiquement pas pris en charge par l’administration pénitentiaire. Trop peu d’actions de prévention ou de réduction des risques sont mises en place, qu’elles soient dirigées vers la thématique des usagers de drogues mais également vers celles de la vie affective et sexuelle, du suicide, des maladies cardio-vasculaires ou autres. Or les besoins sont criants : usage de drogues et y compris par injection, pratiques de tatouage, relations sexuelles non protégées, la réalité des prisons, c’est aussi cela.

Aujourd’hui, trois associations (Transit, Cap-Iti et Modus Vivendi) ont créé une nouvelle plateforme, la PAPB - Plateforme Assuétudes Prisons Bruxelloises - afin de s’attaquer à différentes questions touchant au thème drogues et prison. Mais la première démarche à réaliser, la pierre angulaire qui ouvre les possibles, est d’appeler à un transfert de la compétence « soins des détenus » du SPF Justice aux SPF Santé Publique et Sécurité Sociale.

Dès lors, en tant qu’association ou personne physique, nous vous invitons à signer cet appel qui sera remis aux Ministres de la Justice et de la Santé publique en février 2014.

L’appel sera accessible vers la mi-janvier sur le site www.atsp.be

Le changement passe aussi par vous !

Vinciane Saliez
Coordinatrice équipe 2e ligne
Responsable projet prison
Modus Vivendi