
Constats
Une société sans drogues n’existe pas.
On ne connaît pas d’exemple d’une seule société humaine qui n’ait pas eu recours à une drogue ou à un psychotrope quelconque. Il y a et il y aura toujours des personnes qui expérimentent, usent, voire abusent de drogues. Néanmoins l’usage abusif de masse semble être typique du monde contemporain, ce qui soulève des questions légitimes de santé publique. Ce constat, sans écarter le débat sur la causalité de l’usage et de l’abus de drogues, doit inspirer des stratégies de Réduction de Risques conçues dans une logique de santé publique.
Le risque zéro n’existe pas.
Toutes les activités humaines comportent des risques qu’ il est possible de réduire mais non de supprimer. La prise de risque fait partie intégrante de l’existence. Une vie sans risque est impossible. Personne ne peut s’y soustraire, ni l’usager de drogues, ni les intervenants.
La notion de risque est relative.
Même s’ils adoptent certains comportements à risque (consommer une drogue, se l’injecter au risque de contracter une infection virale, s’exposer à une overdose, ...), les usagers de drogues ne sont pas prêts à tout risquer. La plupart des usagers de drogues témoignent d’un intérêt pour les modes de consommation à moindre risque.
La prohibition des drogues maximalise les risques.
La prohibition contraint l’usager de drogues à la clandestinité, créant ainsi les conditions d’une consommation risquée. Il faut donc prendre acte du fait que la prohibition maximalise les risques liés à l’usage de drogues . Un accès légalisé et contrôlé aux drogues contribuerait à réduire les risques.
Une information objective n’est pas incitatrice.
Une information claire, crédible, objective et accessible sur les risques associés à l’usage de drogues n’a pas pour effet une incitation à l’usage de drogues, quand elle s’adresse à des personnes en situation de consommation. Il en va de même pour la mise à disposition de moyens de consommer des drogues à moindre risque.